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Les couleurs liturgiques

par le R.P Vandeur

 

Extrait de "la Sainte Messe - Notes sur sa Liturgie"

 

A l'origine, l'Eglise ne détermina pas pour ses ornements des couleurs spéciales. Il en est encore ainsi dans l'Eglise orientale. Ce n'est que vers la fin du XIIème siècle qu'émanèrent de l'autorité ecclésiastique certaines prescriptions à ce sujet ; sans doute elles ont eu pour causes les tendances de ce siècle à symboliser.
Les couleurs reconnues par la liturgie romaine et prescrites par saint Pie V, sont : le blanc, le rouge, le vert, le violet et le noir (Missale romanum, Rubr. gen. c.18 : De coloribus paramentorum ). La signification symbolique que ces couleurs reçoivent dans l'Ecriture sainte a déterminé aussi les circonstances dans lesquelles nos rubriques les prescrivent.

Le blanc signfie la joie, l'innocence, la gloire angélique, le triomphe des saints, la dignité et la victoire du Rédempteur. Cette couleur est affectée dans l'Eglise romaine aux fêtes de Notre-Seigneur Jésus-Christ, comme Noël, l'Epiphanie, Pâques, l'Ascension, la Fête-Dieu, la fête du Sacré-Coeur ; aux fêtes de la Sainte Vierge, de la Toussaint, à celles des Pontifes, Docteurs, Confesseurs, Vierges, et en général de tous les saints et saintes qui ne furent pas martyrs.

Le rouge symbolise, par son éclat de feu et par sa couleur, le sang ; il est affecté aux fêtes du Saint-Esprit, de la Croix, de la Passion, des Martyrs, y compris celles des Apôtres.

Le vert, cette teinte du printemps, est le symbole de l'espérance ; on l'emploie durant le Temps qui signifie dans la mystique liturgique, le pèlerinage vers le ciel , c'est-à-dire le Temps après l'Epiphanie et la Pentecôte.

Le violet, dont les reflets chatoyants et sombres saturent les yeux, était regardé dans l'antiquité comme la couleur, significative de la royauté, de la puissance, des hautes dignités, de la richesse. L'Eglise a transposé plutôt que renversé ce symbolisme, en l'appliquant à la pénitence, à la prière, dans l'affliction, à l'humiliation ; n'est-ce pas là en effet ce qui nous enrichit et nous élève ? Elle emploie cette couleur durant l'Avent, la Septuagésime, le Carême, ainsi qu'aux Quatre-Temps, Vigiles, Rogations, dans les trois solennelles bénédictions liturgiques de l'année, celles des cierges, des cendres et des rameaux (Collat. Brug. t. XVI, p.519. Etude sur le violet).

Le noir symbolise la puissance qui s'élève contre Dieu, l'action de Satan et ses victoires ; on l'emploie le Vendredi-saint et dans l'Office des défunts. Cet ange déchu n'est-il pas l'auteur de notre mort ? Et n'a-t-il pas fallu celle du Christ pour triompher de celle-ci ?

Dans quelques églises, plus riches, on introduit le rose deux fois l'an : au troisième dimanche de l'Avent, Gaudete, et au quatrième du carême, Laetare. L'origine de cet usage liturgique est qu'au dimanche Laetare le pape bénissait la rose qu'il envoyait à l'un ou à l'autre des princes chrétiens. Cette couleur fut ensuite employée au dimancge Gaudete qui offre certaines analogies liturgiques avec celui de Laetare.

 

Telles sont les couleurs des ornements dans l'Eglise romaine ; elle n'en admet point d'autres. La sacrée Congrégation des rites a réprouvé l'usage des ornements à toutes couleurs dans lesquelles on ne peut distinguer la prédominance ; elle a défendu de même la couleur jaune ou bleue. On tolère le drap d'or qui, selon l'usage suivi à Rome, peut servir pour le blanc., le rouge, le vert. Le drap d'argent peut servir pour le blanc. Notons que ce n'est point la croix d'une chasuble, ou les bandes d'une tunique qui déterminent leur couleur ; c'est le fond de l'ornement.

Remarquons enfin que ce qui a été dit des couleurs liturgiques ne concerne pas seulement les vêtements sacerdotaux, mais tout ornement servant au culte, comme : l'antipendium ou tenture habillant le devant de l'autel, le conopole ou voile du tabernacle, etc.

 

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