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La Messe revient

par Jean Madiran

Extrait d’Itinéraires n° 288 -Décembre 1984

 

La messe a survécu. Ils ne l'ont pas tuée. Ils n'ont pas pu. La messe catholique, interdite par l'Eglise catholique depuis quinze ans, la Messe catholique traditionnelle, latin et grégorienne selon le Missel Romain de Saint Pie V est toujours célébrée à travers le monde, et elle l'est de plus en plus. Le Saint Siège avait déclaré en 1981 que son sort était désormais réglé, qu'elle avait disparu, qu'elle était oubliée. Deux mille évêques avaient été invités à participer à cette tromperie, à la construire eux-mêmes, à la contresigner. L'enquête qui leur avait été impérée en juin 1980, on ne savait pas sur le moment, nous ne savions pas, Saventhem lui-même ne savait pas quelle était son arrière-pensée, et si elle nous était secrètement favorable ou défavorable. Mais les évêques, informés de première main, surent très vite ce que la bureaucratie vaticane attendait d'eux, et la plupart le firent docilement. On leur demandait de s'informer comme s'ils recherchaient partout des prêtres et des fidèles attachés à la messe traditionnelle, mais en tout cas de n'en trouver aucun. Ils n'en trouvèrent effectivement aucun, en évitant systématiquement d'interroger les personnalités et les groupes bien connus qui militaient publiquement pour le rite traditionnel, pour le latin et pour le grégorien. Ceux d'entre eux qui prirent l'initiative de se faire entendre de leur évêque, leur évêque refusa de les écouter. Les paisibles fidèles et les dirigeants circonspects de l’Una Voce française - circonspects et paisibles mais d'une piété indomptable - furent éconduits comme des trublions : ils l'ont raconté dans leur bulletin, et l'histoire saura retrouver leur témoignage, pour la honte des évêques truqueurs. La vérité truquée fut proclamée à Rome par la congrégation du culte tripotant avec gourmandise les résultats de son enquête : « no problème », plus de problème, la messe traditionnelle, ce n'est même plus la peine d'en parler.

Ils avaient tout fait depuis 1969 (et même avant) : raconté que c'était la messe des vieux, la messe des nantis, la messe des nostalgiques et des esthètes, ce fut une immense campagne de diffamation et de démoralisation qui trouvait son origine dans les consignes du stratège Hannibal Bugnini. Celui-ci s'était même vanté d'avoir, avec la nouvelle messe, réalisé un chef-d'oeuvre d'une splendeur sans précédent, qui écrasait la pauvre liturgie millénaire issue des âges obscurs. Toutes ces sottises avaient leur chance en une époque qui les aime d'un amour de prédilection et par connaturalité ; et toutes ces sottises avaient pour elles, en outre, la totalité des plus puissants media obsessionnels, audiovisuels, télévisés ou imprimés, magazines et journaux. Cela aurait pu leur suffire. Dès le début, ils avaient estimé que la persuasion par diffamation ne suffisait pas. Ils pou­vaient compter pourtant sur l'intimidation sociologique, sur la psychose de masse, sur la mort des vieillards nostal­giques et sur la montée d'une jeunesse sauvage, qui n'était plus instruite de rien, une jeunesse mentalement désarmée, offerte et vendue comme esclave aux princes de ce monde. Mais non. Ils y ont ajouté l'interdiction. Ayant tout fait, et avec quelle efficacité temporelle, pour que la messe traditionnelle tombe en désuétude, pour qu'elle soit mé­prisée et pour qu'elle devienne un grimoire incompréhensible aux générations nouvelles, ils ont en outre, dès le pre­mier jour de la messe nouvelle, décidé d'interdire l'ancienne. Je me suis longtemps interrogé sur cette mesure qui, compte tenu de ce qu'ils pensaient, aurait forcément dû leur paraître superfétatoire. J'en suis venu à comprendre que l'interdiction, ce n'était point par tactique, ce n'était pas en fonction d'une stratégie ou d'une pédagogie ; c'était gratuit, c'était pour se faire plaisir : c'était par cruauté, c'était par haine. C'était la signature du Diable.

Le plus condamnable en effet, le plus honteux dans toute l'affaire, c'est bien qu'ils aient osé interdire le rite millénaire de la messe catholique.

Et c'est ce qui subsiste de plus honteux, de plus condamnable dans la lettre-circulaire du Saint Siège en date du 3 octobre 1984.

La messe traditionnelle n'est plus tout à fait interdite, il y a un progrès, ou plutôt un léger moindre mal ; elle demeure cependant une messe suspecte soumise à auto­risation préalable, c'est un scandale énorme et insensé.

Je le dis aujourd'hui comme je le dis depuis quinze ans et comme je l'ai écrit en 1972 au pape Paul VI : aucun pontife ne peut valablement frapper d'interdiction le rite millénaire de l'Eglise catholique.

S'il me fallait ne dire qu'une seule chose sur cet immense sujet de la guerre révolutionnaire à l'intérieur de l’Eglise et de sa liturgie, c'est celle-là que je dirais.

Est-ce une consolation latérale ou un motif de cons­ternation supplémentaire ? La circulaire du Saint Siège, dans la forme et dans le fond, est pleine de malfaçons, de méprises et de contradictions.

La méprise ou la malfaçon la plus criante, mais non la seule, est de faire référence à l'enquête liturgique de 1980 en des termes radicalement inexacts, comme si l'on avait oublié quelles questions au juste elle posait aux évêques.

La contradiction la plus violente est entre le dispositif, quasiment d'excommunication, institué à l'encontre des traditionalistes, et les sentiments attribués par deux fois au pape Jean-Paul II. A la fin de son texte, la circulaire du Saint Siège se donne comme le signe de la sollicitude du souverain pontife pour tous ses fils ; au début, elle précise même que le pape a voulu se montrer favorable aux groupes de prêtres et de fidèles qui demeurent attachés au rite traditionnel : ce qui a fait dire à La Croix du 17 octobre que c'était une « main tendue aux chrétiens traditionalistes ». Et simultanément, par la première des cinq conditions édictées, il est ordonné de n'avoir nullam partem avec eux. NULLAM PARTEM ! Toutes les traductions disent : « rien de commun », « rien à voir » ou « aucune connivence » avec ceux qui doutent de la messe de Paul VI. J'ai opté, on l'a vu, pour une traduction un peu moins écrasante : les tenir à l'écart, ou s'en tenir à l'écart. De toutes façons, des parias. Ce n'est pas ce qu'on appelle habituellement une « main tendue ».

Il faut bien voir, au demeurant, qui est ainsi écarté du bénéfice d'une autorisation éventuelle. Pas seulement ceux qui contestent la messe de Paul VI : mais jusqu'à ceux qui doutent. Et pas seulement ceux qui doutent mais jusqu'à ceux qui pourraient avoir quelque liaison ou quelque rapport avec eux. Cela peut aller fort loin. Exemple : Marcel Clément s'efforce depuis vingt ans de multiplier les preuves publiques qu'il n'a plus aucune « connivence », qu'il n'a désormais « rien à voir » avec moi, nullam partem. Mais il n'est pas assuré d'avoir convaincu tout son monde, dans le monde ecclésiastique où il aspire à un petit fauteuil et où il n'a pas encore gagné (en vingt ans) le moindre strapontin. Il demeure suspect. Qu'il s'en aille maintenant demander (hypothèse gratuite) l'autorisation de la messe traditionnelle, même à lui on pourrait la refuser, en faisant jouer la condition draconienne numéro 1.

La seconde condition draconienne, prise au pied de la lettre, édicte que la célébration de la messe traditionnelle sera strictement réservée aux fidèles mentionnés sur la liste nominative de la demande d'autorisation. La première condition supposait une inquisition incessante des sentiments intimes, la seconde exige des contrôles d'identité permanents. Par quoi ces deux conditions sont plus absurdes encore que draconiennes, plus inapplicables que cruelles. En outre, elles sont vicieuses : elles ne consentent en somme l'autorisation qu'à ceux qui n'ont aucun doute sur la messe de Paul VI ni aucune connivence avec les douteurs. Mais ceux qui n'ont aucun doute n'ont aucune raison pressante de demander la messe traditionnelle.

- Si vous n'avez aucun doute, pourquoi donc iriez vous abandonner notre superbe messe nouvelle ? Ce n'est pas raisonnable. Ou alors vous nous cachez quelque chose. Vous doutez en secret. Vous avez sans doute un peu trop écouté ceux avec qui vous ne devriez avoir NULLAM PARTEM. Ou bien vous n'êtes pas logique, ou bien vous n'êtes pas sincère...

Car il faut bien un motif à la demande.

Le motif acceptable sera d'être un vieillard nostalgique qui voudrait retrouver les souvenirs de sa lointaine enfance : on lui répondra que la messe n'est pas faite pour cela, mais qu'enfin, par grande condescendance, on pourra le lui permettre deux ou trois fois par an, dans quelque oratoire isolé, avec un vieux prêtre bien malade dont on n'attend plus rien.

Le schéma est soigneusement bouclé.

D'un côté, les seuls admis à demander l'autorisation sont ceux qui n'ont aucun motif de le faire: en tout cas aucun motif religieux.

De l'autre côté, ceux qui reçoivent la faculté

de donner l'autorisation sont ceux qui n'ont, pour la plupart, aucune intention de la donner : les évêques de la nouvelle messe et du nouveau catéchisme.

En effet, la circulaire du Saint Siège n'est pas un décret autorisant, fût-ce sous conditions, la messe traditionnelle. Elle décrète autre chose. Elle concède aux évêques la faculté de l'autoriser ou de ne pas l'autoriser, selon leur bon plaisir pastoral. Or ils ont dans leur grande majorité manifesté depuis quinze ans une hostilité hargneuse à la messe de leur ordination. Ils ont, par la parole, par l'exemple, par toutes sortes de mesures et sanctions administratives, montré qu'ils tenaient la messe nouvelle de Bugnini et de Paul VI en beaucoup plus haute estime. Ils n'ont aucune envie de se déjuger et d'autoriser une messe qu'ils ont déclarée dépassée, désuète, périmée, obstacle à l'évangélisation et masquant ce qu'ils nomment « l'esprit de l'Evangile ». Aux cinq conditions universellement obligatoires édictées par la circulaire du Saint Siège, ils ont au demeurant la faculté d'ajouter des conditions de leur cru, comme s'est empressé de le faire dès le 16 octobre Mgr Mamie, l’écoeurant évêque de Fribourg, Lausanne et Genève.

Bref, la circulaire romaine donne à ceux qui ont voulu supprimer la messe traditionnelle la faculté d'en autoriser la célébration à ceux qui font la preuve qu'ils n'ont aucun motif de la désirer.

Si ce n'est pas une excommunication des catholiques traditionnels, c'est à tout le moins un apartheid : NULLAM PARTEM. Cette exclusion qui vient par l'Eglise ne vient pas de l'Eglise. Son dispositif révèle son identité. Elle est ce pluralisme ouvert à toutes les consciences, à toutes les opinions, à toutes les religions, sauf au dogme catholique et à la tradition catholique. Une telle exclusion ne vient pas de l'Eglise mais du monde : du monde maçonnique, libéral-socialiste, rêvant d'union de la gauche avec le communisme. Mais une telle exclusion vient par l'Eglise, parce que l'Eglise est elle-même pénétrée, noyautée, occupée.

Dans le même document du Saint Siège, donc, dans cette même circulaire du 3 octobre coexistent d'une part un tel renforcement des mesures administratives de discrimination et de persécution, d'autre part l'énoncé d'une paternelle bienveillance personnelle du souverain pontife, qui déclare vouloir se manifester par une concession concrète.

C'est un autre « cas majeur et particulièrement manifeste » de ce que le P. Joseph de Sainte-Marie nomme « la division intérieure du Magistère » (1).

Concernant la nouvelle messe de Paul VI en elle-même, dont la circulaire du Saint Siège cherche à nous imposer de proclamer sine ambiguitate etiam publice, sans ambiguïté et même publiquement, que nous n'avons nullam partem avec ceux qui « mettent en doute » (in dubium vocant) sa valeur juridique et doctrinale, nous répondrons d'abord à cette invitation par une observation préalable :

- Heureusement qu'il y eut dès 1969 des théologiens et des cardinaux pour mettre en doute la rectitude de cette messe nouvelle: Cette contestation provoqua quelques corrections indispensables, notamment celle de l'article 7 de l'Institutio generalis, et ainsi « cela évita » , comme dit le P. Joseph de Sainte-Marie, « le scandale d'un missel romain introduit par une définition hérétique de la messe ». J'ajoute que cette messe nouvelle était le plus grand bouleversement jamais subi d'un seul coup par la liturgie de l'Eglise, et que cette « réforme » d'une ampleur sans précédent était approuvée, y compris la « définition hérétique », par Paul VI dans sa constitution apostolique Missale romanum du 3 avril 1969. Les nouveaux textes, y compris toujours la définition hérétique, étaient publiés sous la signature de Paul VI. J'ai fait remarquer déjà plusieurs fois et, puisque la remarque n'a été ni entendue ni contestée, je répète aujourd'hui à la cantonade que ce plus grand bouleversement jamais subi par la messe, Paul VI, DANS L'HYPOTHÉSE LA PLUS BIENVEILLANTE, l'avait donc signé sans lire, ou bien avait lu sans comprendre. Il n'y a donc aucunement lieu de mettre tant de hauteur à vouloir nous écraser sous l'argument qu'il s'agit de « la messe promulguée par Paul VI ». L'argument n'a rien d'écrasant, quand il s'agit de la promulgation par un tel pontife dans de telles conditions. Quand il est établi, comme c'est le cas, que le souverain pontife a forcément signé sans lire ou bien lu sans comprendre une « définition hérétique de la messe », il ne suffit pas de corriger cette définition. Il faut prendre acte de l'anomalie et ne pas fermer les yeux sur les conséquences. C'est tout le nouvel Ordo, c'est toute la messe nouvelle qu'il avait en 1969 signé sans lire ou lu sans comprendre. Dans l'hypothèse la plus bienveillante. N'invoquez donc plus, de grâce, l'« autorité » de Paul VI. Vous finiriez par faire davantage que nous faire hausser les épaules.

Après cette observation préalable, mais non point subsidiaire, sur la dénommée « messe promulguée par Paul VI », il n'est pas inutile de préciser en outre que ce n'est point d'abord l'orthodoxie ou la légitimité de son texte que nous mettons en doute, c'est son existence : son existence en tant que rite défini, stable, identique à lui-même à travers l'espace et le temps.

Dès son premier refus de cette messe nouvelle, le P. Calmel déclarait

« Je refuse l'Ordo Missae de Paul VI parce que, en réalité, cet Ordo Missae n'existe pas. Ce qui existe, c'est une révolution liturgique universelle et permanente, prise à son compte ou voulue par le pape actuel, et qui revêt pour le quart d'heure le masque de l'Ordo Missae du 3 avril 1969.»

Le P. Calmel avait vu juste dès 1969. Il ajoutait

« Commencée par le pape, puis abandonnée par lui aux Eglises nationales, la réforme révolutionnaire de la messe ira son train d'enfer ».

Il n'y a pas, dans les faits, de messe de Paul VI ayant des contours définis et respectés. Il y a eu, tout de suite, sous ce nom, ce que Louis Salleron a désigné comme « la messe évolutive ».

Le Saint Siège lui-même n'arrive plus aujourd'hui à savoir exactement de quelle messe il parle quand il parle de la messe « promulguée par Paul VI ». La circulaire romaine du 3 octobre mentionne la légitimité et l'orthodoxie du missel romain « promulgué par Paul VI en 1970 ». Mais c'est le 3 avril 1969 que Paul VI, par sa constitution apostolique Missale romanum, a déclaré promulguer sa nouvelle messe. C'est le 12 novembre 1969 que l'épiscopat français a prétendu la rendre obligatoire : il ne pouvait rendre obligatoire en 1969 une messe qui ne serait promulguée qu'en 1970. Le brouillard juridique est complet. D'avril 1969 à mars 1970, la nouvelle messe a connu au moins trois éditions vaticanes distinctes, avec des versions différentes et deux définitions successives de la messe elle-même, par les deux versions du fameux article 7 de cette Institutio generalis qui énonçait les intentions et la doctrine de la messe nouvelle. A s'en tenir aux textes officiels, l'évolution continuelle et la « créativité » incessante y sont déjà visibles, comme le montrent (entre vingt autres exemples) les nouveaux canons suisses, introduits en 1980 dans les diocèses d'Italie et adoptés en 1983 dans la nouvelle édition officielle du missel romain en langue italienne. Les textes officiels bougent lentement, mais ils bougent : dans le sens d'un effacement progressif du caractère sacrificiel de la messe, d'une accentuation rampante du rôle de l'assemblée dont le prêtre n'est plus que le président. Quant aux faits, c'est-à-dire les célébrations telles qu'elles ont lieu en réalité, la révolution liturgique s'y donne libre cours. Il ne s'agit pas d'excès isolés. Il s'agit de manifestations exemplaires, voulues comme telles, ayant en effet valeur et fonction d'exemple, la messe télévisée, les cérémonies de cirque et de music-hall organisées en présence du pape, sans que personne veuille ou puisse rétablir l'« ordre de la messe » , l'Ordo missae, fût-ce celui de 1970, qui est de plus en plus méconnu, méprisé, tenu pour inexistant. C'est bien compréhensible. La révolution liturgique s'était engagée contre la liturgie figée des anciens rites ; elle ne respecte pas davantage le fixisme des nouveaux. Il n'y a pas une messe nouvelle : il y a les stades successifs et mouvants d'une décompo­sition de la messe catholique.

On avait voulu faire croire au peuple chrétien et au clergé catholique que la messe traditionnelle était abolie, qu'elle était interdite, qu'elle était morte. Cette imposture contre laquelle nous bataillons depuis quinze ans avait une sorte de cohérence globale, une brutale simplicité, qui s'imposait aux prêtres et aux fidèles peu instruits ou mal informés. Il va être beaucoup plus difficile de faire croire que la messe n'est qu'à moitié abolie, frappée d'une interdiction à éclipses, et qu'elle est tantôt morte et tantôt non.

A la nouvelle, lâchée sur les antennes à partir du 15 octobre, d'une circulaire datée du 3, l'opinion mondiale a compris que l'interdiction était levée et que la messe traditionnelle était à nouveau d'actualité : ni désuète ni enterrée. On avait voulu la supprimer, on y avait échoué. L'opinion ne s'est pas trompée, elle a seulement anticipé sur la dynamique de la messe retrouvée, sans entendre ni vouloir entendre rien aux chinoiseries ésotériques que l'on prétend opposer encore à une libre célébration. La messe a survécu, la messe revient.

 

Jean Madiran

 

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